La sociologie de sa population n’a pas profondément changée : une population majoritairement issue de la classe moyenne et de ce que l’on appelait la classe ouvrière.
Une population issue aussi, pour une part, de cultures diverses qui en font une richesse.
En 1965, pour la première fois la liste sortante conduite par les conservateurs et dirigée par un agriculteur est battue par une liste « progressiste » ou se mêle à la fois, républicains, centristes, socialistes et communistes. Les événements de 1968 révéleront les antagonismes entre les diverses composantes de cette liste hétérogène. Le fonctionnement du Conseil municipal en sera rendu d’autant plus difficile jusqu’à la fin du mandat.
En 1971, une liste de gauche dite d’union démocratique et sociale sous la conduite de Jean-Jacques Fournier socialiste et de Paul Raban communiste gagne la Mairie éliminant ainsi les conservateurs. Cette fois les choses sont claires et la direction socialiste fortement incarnée. La césure se fait sur la nécessité de changer le modèle de développement de la commune en y apportant services et équipements. Le 1er plan d’urbanisme de la commune sera finalisé pendant cette période, il reste d’actualité aujourd’hui. La construction de la ville nouvelle décidée à la fin des années 60 par le général de Gaulle marquera à partir de 1972 et de manière forte jusqu’à aujourd’hui, le développement de la commune.
En 1977, cette même liste remaniée et enrichie sera reconduite. Tous les candidats de gauche sont élus, aucun de ceux de Droite n’atteignant la majorité requise. A Moissy-Cramayel, commune alors peuplée de 3500 habitants, l’élection se fait encore au scrutin majoritaire plurinominal et le panachage est autorisé. Le décompte lors du dépouillement était particulièrement suivi et le résultat d’autant plus incertain avant la fin de ce décompte…
En 1983, cette fois le type de scrutin change, fini le scrutin uninominal et la possibilité de panacher. Trois listes seront présentes au 1er tour, une des têtes de liste s’appelait déjà Didier Van Temsche, agriculteur, propriétaire de chevaux de course, l’autre menée par Philippe Lebourg, patron de la scierie installée alors en lieu et place de l’actuelle Maison de l’enfance...
Les plus anciens et les plus aguerris des militants socialistes se rappellent de cette campagne particulièrement virulente, voir violente.
Faute de militants locaux, le RPR de l’époque n’avait pas hésité pour faire campagne à employer des nervis venus de l’extérieur et de la Droite la plus extrême, notamment entre les deux tours. Les collages d’affiches et distributions de tracts souvent nocturnes furent l’occasion de tentatives d’intimidation et de courses poursuites des militants de Gauche à travers la ville, comme on ne devait plus en revoir par la suite (personne ne s’en plaindra), mais je n’oublie pas les pratiques qui furent celles de la Droite à cette époque, ni qui en était l’organisateur. Le score sera sans appel au 2ème tour, 54.3 % pour la gauche contre 45.7% pour la Droite.
On retrouve Didier Van Temsche, 30 ans plus tard, de nouveau à la manœuvre en 2014… entre temps il se sera perdu dans les « affaires » de la mairie de Cabourg…
Les campagnes suivantes à Moissy seront moins rudes :
En 1989, la Droite sous la conduite d’un certain Henri Geffroy, sera largement écrasée par 62.3 % pour la Gauche contre 37.7 % pour la Droite,
En 1995, il en sera de même avec la liste de Droite conduite par Philippe Delatour : 63.5 % pour la gauche, contre 36.5 % pour la Droite.
En 2001, ce fut la seule fois ou il n’y eu qu’une seule liste, celle présentée par la Gauche unie, la Droite avait renoncée. La Gauche fut donc élue avec 100% des voix. L’absence d’opposition pendant ce mandat ne fut pas une bonne chose pour le bon fonctionnement démocratique de la commune, mais la Gauche n’avait pas pu s’inventer des adversaires qui n’avaient pas su s’organiser pour être présents et il est amusant de constater qu’à Droite on lui en fasse souvent grief…
En 2008, ce fut de nouveau un duel Gauche/Droite et la Droite, une nouvelle fois avait perdu. Mais les résultats furent plus serrés. L’usure avait sans doute un peu entamée la combativité de la liste toujours conduite par Jean-Jacques Fournier… Une abstention forte (plus de 52 %) permettra à la liste de Droite (et de droite extrême, avec la présence en position éligible d’un ex conseiller régional du Front National) de réaliser le score de 46.3 %, la liste de Gauche l’emportant encore assez facilement avec 53.7% des suffrages exprimés.
A chaque scrutin La Gauche Unie avait su proposer, aux habitants de Moissy, un programme cohérent dont les objectifs seront toujours largement atteints. Maîtrise de l’urbanisme autour du bourg ancien, bon niveau d’équipements et de services, bonne gestion des finances... L’héritage pour ceux qui prendront la relève sera bon et très loin de la caricature qu’en font les tenants de la Droite, dont pour l’un d’entre eux la compétence à pouvoir gérer une commune a pu être largement vérifié à Cabourg entre 1989 et 1995…
Qu’en sera-t-il en 2014 ?
Si l’on en croit les velléités affichées, 4 listes devraient s’affronter.
A droite, on retrouvera donc Didier Van Temsche (UMP) sans doute mieux connu des milieux hippiques que des moisséens, Dorothée Moureaux (ex UMP redevenue « apolitique » de droite).
Pierre Durual (apolitique du centre, ex membre de la majorité de gauche) tentera de former une équipe cohérente et Line Magne mènera la liste socialisante…
Les programmes des uns et des autres sont encore largement inconnus et la composition finale des listes reste à découvrir.
Un espoir : que le débat démocratique fasse apparaître clairement la vision que chacune de ces listes aura pour le Moissy du 21ème siècle, pour qu’au bout du compte le progrès l’emporte pour le seul bienfait des habitants de notre commune...
Les électeurs choisiront au premier tour et élimineront au second.