lundi 30 décembre 2013

Petit rappel de l’histoire électorale locale

Depuis près d’un demi siècle, Moissy-Cramayel vote à Gauche, aussi bien pour les municipales que pour les cantonales, les législatives ou les présidentielles.

La sociologie de sa population n’a pas profondément changée : une population majoritairement issue de la classe moyenne et de ce que l’on appelait la classe ouvrière.

Une population issue aussi, pour une part, de cultures diverses qui en font une richesse.



En 1965, pour la première fois la liste sortante conduite par les conservateurs et dirigée par un agriculteur est battue par une liste « progressiste » ou se mêle à la fois, républicains, centristes, socialistes et communistes. Les événements de 1968 révéleront les antagonismes entre les  diverses composantes de cette liste hétérogène. Le fonctionnement du Conseil municipal en sera rendu d’autant plus difficile jusqu’à la fin du mandat.

En 1971, une liste de gauche dite d’union démocratique et sociale sous la conduite de Jean-Jacques Fournier socialiste et de Paul Raban communiste gagne la Mairie éliminant ainsi les conservateurs. Cette fois les choses sont claires et la direction socialiste fortement incarnée. La césure se fait sur la nécessité de changer le modèle de développement de la commune en y apportant services et équipements. Le 1er plan d’urbanisme de la commune sera finalisé pendant cette période, il reste d’actualité aujourd’hui. La construction de la ville nouvelle décidée à la fin des années 60 par le général de Gaulle marquera à partir de 1972 et de manière forte jusqu’à aujourd’hui, le développement de la commune.

En 1977, cette même liste remaniée et enrichie sera reconduite. Tous les candidats de gauche sont  élus, aucun de ceux de Droite n’atteignant la majorité requise. A Moissy-Cramayel, commune  alors peuplée de 3500 habitants, l’élection se fait encore au  scrutin majoritaire plurinominal et le panachage est autorisé. Le décompte lors du dépouillement était particulièrement suivi et le résultat d’autant plus incertain avant la fin de ce décompte…

En 1983, cette fois le type de scrutin change, fini le scrutin uninominal et la possibilité de panacher. Trois listes seront présentes au 1er tour, une des têtes de liste s’appelait déjà Didier Van Temsche, agriculteur, propriétaire de chevaux de course, l’autre menée par Philippe Lebourg, patron de la scierie installée alors en lieu et place de l’actuelle Maison de l’enfance...

Les plus anciens et les plus aguerris des militants socialistes se rappellent de cette campagne particulièrement virulente, voir violente.

Faute de militants locaux, le RPR de l’époque n’avait pas hésité pour faire campagne à employer des nervis venus de l’extérieur et de la Droite la plus extrême, notamment entre les deux tours. Les collages d’affiches et distributions de tracts souvent nocturnes furent l’occasion  de tentatives d’intimidation et  de courses poursuites des militants de Gauche à travers la ville, comme on ne devait plus en revoir par la suite (personne ne s’en plaindra), mais je n’oublie pas les pratiques qui furent celles de la Droite à cette époque, ni qui en était l’organisateur.  Le score sera sans appel au 2ème tour, 54.3 % pour la gauche contre 45.7% pour la Droite.

On retrouve Didier Van Temsche, 30 ans plus tard, de nouveau à la manœuvre en 2014… entre temps il se sera perdu dans les « affaires »  de la mairie de Cabourg…

Les campagnes suivantes à Moissy seront moins rudes :

En 1989, la Droite sous la conduite d’un certain Henri Geffroy, sera largement écrasée par 62.3 % pour la Gauche contre 37.7 % pour la Droite,

En 1995,   il en sera de même avec  la liste de Droite  conduite par Philippe Delatour : 63.5 % pour la gauche, contre 36.5 % pour la Droite.

En 2001, ce fut la seule fois ou il n’y eu qu’une seule liste, celle présentée par la Gauche unie, la Droite avait renoncée. La Gauche fut donc élue avec 100% des voix. L’absence d’opposition pendant ce mandat ne fut pas une bonne chose pour le bon fonctionnement démocratique de la commune, mais la Gauche n’avait pas pu s’inventer des adversaires qui n’avaient pas su s’organiser pour être présents et il est amusant de constater qu’à Droite on lui en fasse souvent grief…

En 2008, ce fut de  nouveau un duel Gauche/Droite et la Droite, une nouvelle fois avait perdu.  Mais les résultats furent plus serrés. L’usure avait sans doute un peu entamée la combativité de la liste toujours conduite par Jean-Jacques Fournier… Une abstention forte (plus de 52 %) permettra à la liste de Droite (et de droite extrême, avec la présence en position éligible d’un ex conseiller régional du Front National) de réaliser le score  de 46.3 %, la liste de Gauche l’emportant encore assez facilement avec 53.7% des suffrages exprimés.

A chaque scrutin La Gauche Unie avait su proposer, aux habitants de Moissy, un programme cohérent dont les objectifs seront toujours largement atteints. Maîtrise de l’urbanisme autour du bourg ancien, bon niveau d’équipements et de services, bonne gestion  des finances... L’héritage pour ceux qui prendront la relève sera bon et très loin de la caricature qu’en font les tenants de la Droite, dont pour l’un d’entre eux la compétence à pouvoir gérer une commune a pu être largement vérifié à Cabourg entre 1989 et 1995…

Qu’en sera-t-il en 2014 ?

Si l’on en croit les velléités affichées, 4 listes devraient s’affronter.

 A droite, on retrouvera donc Didier Van Temsche (UMP) sans doute mieux connu des milieux hippiques que des moisséens,  Dorothée Moureaux (ex UMP redevenue « apolitique » de droite).

Pierre Durual (apolitique du centre, ex membre de la majorité de gauche) tentera de former une équipe cohérente et Line Magne mènera la liste socialisante…

Les programmes des uns et des autres sont encore largement inconnus et la composition finale des listes reste à découvrir.

Un espoir : que le débat démocratique fasse apparaître clairement la vision que chacune de ces listes aura pour le Moissy du 21ème siècle, pour qu’au bout du compte le progrès l’emporte pour le seul bienfait des habitants de notre commune...

Les électeurs choisiront au premier tour et élimineront au second.

vendredi 20 décembre 2013

Pourquoi je ne suis pas candidat aux élections municipales à Moissy-Cramayel

Je suis depuis 36 ans, élu sur  la liste d’Union Démocratique et Sociale conduite par Jean-Jacques Fournier. Membre du Parti socialiste depuis 40 ans, j’ai toujours soutenu l’idée du rassemblement de la Gauche et des Républicains de progrès.
Malgré un mode de gouvernance, non dépourvu d’un certain autoritarisme, j’ai aussi toujours soutenu loyalement Jean-Jacques Fournier.

Il avait une véritable vision pour Moissy-Cramayel et la ville nouvelle de Sénart. Notre commune ne serait pas ce quelle est aujourd’hui sans cette vision. Une ville équilibrée, autour de son cœur, un urbanisme à échelle humaine, des équipements scolaires, sociaux, sportifs, culturels de qualité, des zones d’activités économiques dynamiques.

J’ai beaucoup appris  à son contact, j’ai participé activement à ses côtés, à cette aventure.

J’avais l’ambition de lui succéder en y ajoutant une touche personnelle forgée par des années d’expériences dans des mandats municipaux, mais aussi comme délégué syndical au SAN de Sénart, ou comme administrateur de l’EPA Sénart, puis comme Conseiller général, Vice-président en charge des finances du département.

J’ai aussi acquis la certitude que la gouvernance d’une ville au 21ème siècle passe aujourd’hui par plus d’écoute, plus de participation des citoyens et des forces vives de la commune.

C’est dans ces conditions que j’ai participé à la primaire socialiste du printemps dernier. J’ai formulé des propositions, j’étais le seul, en enrichissant ma réflexion de celles de mes collègues élus, amis et camarades qui avaient décidé de me soutenir.

Le résultat de la primaire socialiste est connu, je n’y reviendrai pas…

J’aurai pu décider de « monter » ma propre liste, beaucoup m’y poussaient. Cette éventualité est apparue rapidement en contraction avec mon souhait de rassemblement et d’unité de la Gauche. J’y ai donc renoncé. Mais je n’ai pas renoncé à faire entendre ma voix. Mes propositions restent sur la table, nous verrons bien si elles seront reprises, un peu ou pas du tout par ceux qui se réclament aujourd’hui (mais pas très fort) du Parti socialiste.

J’ai choisi de ne pas participer à une équipe dont la composition ne correspondait pas à mes critères : constitution d’une équipe représentative de tous les courants de la Gauche, ouverte à des républicains  sincères et aux forces vives de la commune, existence d’un corpus programmatique qui m’aurait permis de vérifier qu’il était en adéquation avec mes priorités. La présence sur cette liste de quelques opportunistes n’était pas non plus faite pour m’en donner envie.

Faute de Poing et la Rose, se « vêtir » d’un coupe vent orange, ou colorier de vert et de rouge les  tracts de campagne ne pourra suffire à me convaincre.

Je n’ai jamais eu besoin, pour vivre, des indemnités des mandats politiques que j’ai obtenu des électeurs, je n’ai pas besoin non plus des oripeaux du pouvoir pour exister, ma liberté est donc totale.

Bonnes et heureuses fêtes de fin d’année,
à tous les moisséens je souhaite une heureuse année 2014.

jeudi 19 décembre 2013

Echo de campagne

Lundi 16 décembre 2013, à Moissy-Cramayel, vote du budget 2014.
L'opposition de Droite s'est opposée, rien d'anormal. Mais 3 élus de la majorité de Gauche se sont abstenus en précisant qu'ils seraient candidats sur une liste "apolitique", c'est bien entendu leur droit.

Mais lorsque l'on est un élu responsable et que l'on est en divergence avec la ligne politique suivie par la majorité avec laquelle on a été élu et notamment lors du vote du budget, on démissionne de ses fonctions surtout lorsque l'on appartient à l'exécutif. C'est en tous cas ma conception de la responsabilité politique.

Quand à moi je reste loyal à l'égard de l'équipe à laquelle j'appartiens jusqu'à fin mars et avec qui depuis 36 ans je crois avoir fais, avec d'autres, du bon travail.

Mais j'ai aussi retrouvé ma libre parole à l'égard des autres. Ma famille est et reste la Gauche humaniste, la Gauche de la générosité, la Gauche de la liberté, la Gauche de la solidarité.

Mes valeurs ne sont pas celles de la compromission ou de l'opportunisme.

samedi 14 décembre 2013

Portrait de campagne

A Moissy-Cramayel, la Droite, avec 2 listes risque bien de se prendre les pieds dans le tapis une fois de plus et personne ne s’en plaindra.

L’UMP a finalement misé sur Didier Vantemsche, un vieux cheval de retour de la politique moisséenne, battu en 1983 à Moissy, il n’avait pas tardé à se replier sur Cabourg ou il possédait un haras de chevaux de courses. Il réussira à s’y faire élire Maire en 1989…il n’y fera qu’un seul mandat, la gestion des « affaires » ayant pris le pas sur la gestion de la ville, il sera entrainé vers la faillite aussi bien politique que personnelle…Il avait totalement disparu de la scène moisséenne depuis 30 ans.

Il est attelé à un certain Deleyrolle,  conseiller municipal élu sur la liste de Dorothée Moureaux, candidate UMP à la mairie de Moissy en 2008. Il a très vite rompu avec elle en créant un second groupe politique de Droite (extrême) au sein du Conseil municipal. Il n’habite plus Moissy. Il se cache aujourd’hui sous l’étiquette UDI…

Sébastien Deleyrolle est vite apparu comme le digne fils spirituel de Christian le Scornec, lui aussi  colistier de Dorothée Moureaux en 2008 et ancien conseiller régional du Front National. Les propos délirants  de ces deux élus municipaux, aussi bien en séance du Conseil municipal que dans les colonnes du journal communal, les placent à la droite extrême de l’échiquier politique de Moissy.

Dès lors on se demande ce qu’est venu faire dans cette galère,  Emmanuel Ferrien, troisième de ce tiercé, issu d’une vieille famille d’agriculteur de Moissy, exploitant agricole lui-même et habitant Réau, 1er adjoint sans étiquette au Maire de ce village…Il risque bien de s’y griller les ailes.

La seconde liste est pilotée par Dorothée Moureaux (UMP ou ex UMP ?), conseillère municipale sortante, sympathique directrice d’école mais totalement dépourvue du moindre sens politique, Comment a-t-elle pu ignorer en 2008, l’appartenance au FN de son colistier de l’époque Christian Le Scornec, quelques clics sur internet l’aurait alors parfaitement édifié sur le pedigree du personnage…

Sa liste se veut une fois encore « apolitique »…son seul programme : l’insécurité. Et elle entend surfer sur cette ligne, qui à elle seule ne saurait constituer un projet municipal. Gérer une ville, et un budget de 22 millions d’euros ne peut s’apparenter à la gestion de celui de la coopérative scolaire de son école. Son premier  mandat dans l’opposition et les interventions qu’elle a pu y faire pendant 6 ans ne l’ont, à priori, pas vraiment préparée à cette tâche. On attendra son projet municipal pour porter un jugement définitif…

La haine politique entre ces 2 listes de Droite augure bien mal de leur possible fusion au lendemain d’un second tour éventuel, et sans fusion : aucune victoire possible de la Droite à Moissy-Cramayel…

Feuilleton à suivre dans ces colonnes

dimanche 8 décembre 2013

Financement d’une campagne électorale municipale

Je suis régulièrement interrogé sur le financement des campagnes électorales, et par ailleurs je lis ou j’entends pas mal d’âneries, notamment de la part de sympathisants de Droite de Moissy-Cramayel sur ce thème.
Il m’a semblé nécessaire de rappeler quelques principes.






Principes de financement d’une campagne électorale municipale
Pour les élections municipales dans les communes de 9 000 habitants et plus :

- nécessité de recueillir les dons par l’intermédiaire d’un mandataire financier, pendant l’année précédant le premier jour du mois de l’élection et jusqu’à la date du dépôt du compte de campagne du candidat (soit depuis le 1er mars 2013)
- règlement par le mandataire financier des dépenses engagées en vue de l’élection et antérieures à la date du tour de scrutin où l’élection a été acquise ;
- plafonnement des dépenses électorales et des dons fiscalement déductibles
- institution d’un compte de campagne retraçant les recettes et les dépenses de la campagne.

Les quatre principes ci-dessus ne s’appliquent pas dans les communes de moins de 9 000 habitants.

Pour les élections municipales dans toutes les communes, quelle que soit leur taille démographique :

- interdiction pour un candidat de recevoir des dons d’une personne morale (société, collectivité territoriale, etc..) autre qu’un parti ou un groupement politique.
- et dans les communes de moins de 9 000 habitants, les dons de personnes physiques ne sont pas déductibles de l'impôt.

Les dépenses électorales des candidats issues de leur seul apport personnel, qui peut revêtir la forme d'un prêt, font l'objet d'un remboursement forfaitaire de la part de l'Etat ramené désormais de 50% à 47,5 % de leur plafond de dépenses.

Le montant du plafond diffère selon que la liste candidate est présente au premier tour de scrutin ou au deux tours (après, si tel est son souhait fusion avec une autre liste candidate présente au 1er tour).

Pour les villes comprises entre 15001 et 30000 habitants le plafond est de 1.07 euros par habitant pour les listes présentes au 1er tour et de 1.52 euros pour les listes présentes au 2ème tour .

Pour une ville comme Moissy-Cramayel cela représente environ 19 000 euros de plafond à ne pas dépasser, soit  l’assurance d’être remboursé sur la base forfaitaire d’environ 9 500 euros, une somme bien suffisante pour faire une bonne campagne électorale, pas besoin d’être fortuné pour monter une liste et participer à cet exercice démocratique , cela représente environ 290 euros de participation en moyenne pour chaque membre de la liste en question (33 candidats).

Ce financement de base peut-être atteint soit à l’aide d’une avance de la tête de liste sur ses fonds propres et ceux de ces colistiers ou en empruntant auprès de sa banque cette même somme, avec l’assurance d’être remboursé par l’Etat lorsque la liste en question a obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés. Il est donc faux qu’il faille être particulièrement riche pour se présenter à une élection locale.

Le remboursement forfaitaire n'est pas versé aux candidats qui ont obtenu moins de 5 % des suffrages exprimés au premier tour de scrutin, qui ne se sont pas conformés aux prescriptions de l'article L. 52-11, qui n'ont pas déposé leur compte de campagne dans le délai prévu au deuxième alinéa de l'article L. 52-12 ou dont le compte de campagne est rejeté pour d'autres motifs ou qui n'ont pas déposé leur déclaration de situation patrimoniale, s'ils sont astreints à cette obligation