Le 23 janvier 2014, j’écrivais sur mon blog :
« Les candidats aux élections municipales ont intérêt à relire et à comprendre le sens de la loi MAPTAM (Modernisation de l'Action publique et Affirmation des Métropoles) adopté en 2ème lecture fin décembre 2013.
Le paysage institutionnel dans les territoires de grande couronne va changer d'ici 2015 (autant dire demain). Les EPCI à fiscalité propre (le SAN de Sénart en est un) vont voir modifier leur périmètre et leur compétence.
C'est ainsi que les EPCI situés dans l'unité urbaine de Paris, au sens de l'INSEE, regroupant des communes d'un seul tenant et sans enclave devront former des ensemble d'au moins 200 000 habitants…Un projet de schéma régional de coopération intercommunal (pour les départements du 91, 95 et du 77) sera élaboré par le Préfet de région sur proposition des Préfets de ces départements et présenté avant le 1er septembre 2014. Le schéma devant être arrêté avant le 28/02/2015.
Le nouvelle EPCI qui remplacera les structures SAN de Sénart et CC de Melun val de Seine devra être créé avant le 31/12/2015. Un pas de plus vers l'intégration des communes, alors autant aller plus vite et plus loin, qu'en pensent nos 4 têtes de listes candidates à Moissy-Cramayel » …
A cette question, à Moissy-Cramayel, aucune des 4 listes en lice à l’époque aux élections municipales ne répondra, et le débat des municipales de 2014 esquivera soigneusement ce sujet.
Il aura fallu attendre la proposition du Préfet de Région, il y a quelques semaines, prévoyant que Sénart et Evry fusionnent dans un ensemble de plus de 330 000 habitants, à cheval sur deux départements, pour que ce débat essentiel pour notre avenir puisse voir le jour.
J’ai lu avec intérêt l’article consacré à ce sujet dans la dernière édition des « nouvelles de Moissy » et les explications de Line Magne, Maire de la commune sur ce sujet. Je n’ai pas été convaincu par les arguments développés,
Chacun connaît mon désaccord profond sur cette fusion. Le bassin de vie auquel appartiennent les communes de Sénart, n’est pas celui d’Evry.
Cette fusion qui met la partie seine et marnaise en position d’infériorité, n’apportera rien à Sénart. Evry regarde depuis toujours vers le plateau de Saclay, c’est là que se trouve grandes écoles et centres de recherche complémentaires de ceux qui sont déjà présents sur son territoire.
Les géographes savent bien que les fleuves marquent des frontières et impriment dans les comportements des habitants d’un territoire, des habitudes qui ne se modifient pas d’un trait de plume.
La Seine et son franchissement marque bien une vraie frontière avec l’Essonne.
Les bassins de vie de Sénart et de l’agglomération de Melun Val de Seine ne font qu’un. Les déplacements qu’ils soient professionnels, ou liés aux habitudes de consommation, culturelles ou éducatives se font pour l’essentiel à l’intérieur de ce périmètre. Le futur pôle de santé publique/privé, en cours de construction entre Melun et Sénart, renforcera encore ces liens. Le Pôle Universitaire de Sénart et son Ecole d’ingénieur, structure désormais le développement Universitaire de ce territoire.
Loin de participer au développement de Sénart, ce projet de fusion avec Evry-Corbeil, risque bien d’en entraver l’essor aussi bien économique, qu’universitaire en transformant Sénart en réserve foncière de cette super agglomération ou nos élus seront largement minoritaires et participera à l’affaiblissement de notre département.
Les habitants de Sénart sont des êtres majeurs, ils ont le droit d’être consultés sur cette question essentielle pour leur avenir.
Un débat démocratique doit permettre à la population de Sénart de se déterminer librement. Un référendum d’initiative locale s’impose : J’y suis favorable.
Didier Turba
Ancien Conseiller général de Seine et Marne (1998/2015)
Ancien Maire-adjoint de Moissy-Cramayel (1977/2014)